Plusieurs sujets temporels font la une de l’actualité : Rennes Metropole joue la chronotopie, Luc Gwiazdzinski nous parle de la ville malléable, Fanny Lacroix, une maire pas comme les autres, un zoom sur le temps libre ou temps libéré, et un point sur accélération vs décélération
Quand Rennes joue la chronotopie !
Dans une video postée sur Map Info, Hélène Reveillard, de la Métropole de Rennes, nous explique comment le Bureau des temps prend en compte l’aménagement temporel du territoire et joue ainsi la chronotopie, afin de pouvoir mutualiser les espaces, faire vivre une mixité d’usages, ou encourager la réversibilité des bâtiments. En savoir plus
Luc Gwiazdzinski nous parle de la ville malléable, point fort des approches temporelles
Précurseur des approches temporelles dès les années 2000, il nous propose sa vision des politiques temporelles en prenant du recul sur ces 20 ans passés, tout en mettant en avant une approche prospective. Les rythmes avant tout pour construire la ville, avec deux axes forts : comment on a glissé des temporalités aux rythmes ; et la ville malléable au cœur des problématiques. Lire le propos intégral
Fanny Lacroix, une maire sur tous les fronts !
C’est peu dire que Fanny Lacroix, maire de la petite commune de Chatel en Trièves (38), est sur tous les fronts et porte son propos haut et fort. Membre du réseau depuis fin 2023, alors que l’AMRF (Association des maires ruraux de France) dont elle est vice-présidente, l’est depuis plus de 10 ans, nous l’avions découverte lors des Temporelles de Lyon. Elle était venue témoigner de son action pour cultiver le terreau de la citoyenneté active et favoriser la contribution de chaque citoyen.ne à la politique de son territoire de vie.
Son point fort : mobiliser les citoyens pour revitaliser la petite commune rurale dont elle est maire depuis 2020, mais aussi se battre pour défendre les femmes élues, les “maires-mères” et leur difficile conciliation des temps de vieS. La découvrir sur le site de Tempo
Temps libre ou temps libéré ?
Pour les trop nombreux inactifs professionnellement, la question, hélas, ne se pose pas. Mais pour les autres, elle est remise au gout du jour avec l’évolution actuelle du marché du travail et la question des nouveaux rythmes du travail : télétravail, semaine de/en 4 jours, développement de l’Intelligence Artificielle dans le travail. Dans ce contexte, deux infos temporelles font l’actu ce mois-ci :
Qu’allons-nous faire de tout ce temps libre ?
Dans cet article de La Tribune, Philippe Boyer, directeur relations institutionnelles et innovation à Covivio, revient sur le phénomène de l’avènement de l’intelligence artificielle qui rebat les cartes de la productivité. En libérant du temps, elle nous forcera à nous réinterroger sur le modèle de société que nous voulons.
Dans leur ouvrage « l’Ère du temps libéré », Paul Montjotin et Charles Adrianssens, membres de l’Institut Rousseau, repensent le temps comme objet politique, c’est-à-dire comme outil d’émancipation individuelle et collective. L’ouvrage, paru aux Éditions du Faubourg, est présenté ainsi :
(…) Défendre un temps non accaparable par la sphère marchande et par les écrans, aller vers la semaine de quatre jours, favoriser l’engagement associatif, prendre en considération le temps consacré à nos proches, opérer le ralentissement réel de nos vies et la réorientation de notre économie… Il est urgent de considérer le temps comme objet politique à part entière. »
Accélération vs décélération ?
Autre question sociétale à laquelle plus personne n’échappe ! « J’ai pas le temps », « j’ai plus de temps pour moi, pour les autres », « quand j’aurais plus de temps, je ferai … », « dépêches toi ! on va être en retard ».. autant de verbatims quotidiens auxquels nous sommes confrontés !
Dans son ouvrage « A la recherche du temps perçu », paru aux Editions Librinova, Guy Vallancien nous invite à retrouver une certaine lenteur, face à cette accélération immodérée de nos modes de vie personnels, professionnels et sociaux qui perturbe gravement notre horloge biologique liée aux rythmes lumineux de l’univers. Guy Vallancien propose des pistes de réflexion pour réaligner nos rythmes sur notre horloge biologique calée sur la nature.
Sur le même sujet, Charles Pepin, philosophe, et Harmut Rosa, figure emblématique de la sociologie allemande, nous présentent leur conception de la résonance, en réponse au phénomène d’accélération de la société. Résonance à soi-même mais aussi à autrui. Un beau moment à écouter sur RadioFrance