Le(s) temps des ruralités – épisode 3
Les 14 et 15 octobre prochain, se dérouleront à Cluny, les #temporelles2025, co-organisées avec l’AMRF, l’AMR71, et la Région Bourgogne-Franche-Comté, sur le thème “le(s) temps des ruralités”. A cette occasion, nous vous proposons une série d’articles en lien avec les thématiques qui seront traitées lors de ces 2 journées en poursuivant avec un sujet qui vous propose de sortir des clichés sur la ruralité.
Article rédigé par Sherine Berrahal, Sciences-Po Lyon, pour Tempo/AMRF
Alors que le milieu rural peine encore à se défaire de ses présupposés, une enquête récemment publiée par Ouest-France, en partenariat avec France Culture, sur « la vie à la campagne » vient bousculer bien des idées reçues. Un travail de longue haleine mené main dans la main avec BougeTonCoQ, Destin Commun et InSite France et des résultats édifiants qui ébranlent les clichés habituels d’une ruralité figée et passéiste.
Redéfinir la ruralité
Malgré une redéfinition de l’INSEE intégrant désormais les bourgs ruraux, le rural à habitat dispersé et le rural à habitat très dispersé, représentant 33 % de la population, et la ruralité reste un terrain fertile pour les clichés.
A l’instar de l’émission de M6 L’Amour est dans le pré, citée dans l’étude, qui contribue à invisibiliser la pluralité et la diversité du monde rural. Comme le souligne Laurence de Nervaux, directrice générale de Destin Commun, seulement 2 % des habitants des campagnes sont agriculteurs.
Le clivage entre ruraux et urbains nourrit un certain ressentiment, alors même que les préoccupations sont souvent partagées.
Par exemple, 89 % des habitants des campagnes et 83 % des habitants des villes pensent que le pays va dans la mauvaise direction. L’hyper-centralisation autour de Paris est largement critiquée : « La capitale fait l’unanimité contre elle car elle concentre tous les pouvoirs et façonne le quotidien des Français », rappelle Laurence de Nervaux.
Les habitants des zones rurales font face à plusieurs difficultés majeures :
L’éloignement et la disparition des transports
Depuis 1930, près de 18 500 km de lignes ferroviaires ont disparu en France, principalement dans les zones rurales.
Les déserts médicaux
L’accès aux soins est problématique : seulement 20 % des soins hospitaliers sont “consommés” par les habitants des campagnes, un chiffre révélateur des obstacles rencontrés.
La disparition des commerces et services de proximité
La fermeture de boulangeries, mais aussi la disparition de bureaux de poste, est vécue comme un traumatisme dans de nombreuses communes.
Innovations et solutions rurales
Pour Corentin Emery, cofondateur de Bouge Ton Coq, « La ruralité peut être un outil de réparation démocratique, car elle porte des solutions ». Qu’il s’agisse de répondre aux enjeux écologiques ou de trouver des compromis locaux, les habitants du monde rural ne manquent pas de ressources. Thibaut Renaudin, maire de Termes-d’Armagnac, résume : « La commune est la plus petite alvéole de notre poumon démocratique. »
Le mot de Cyril Cibert, Président AMR86, « La campagne mérite mieux qu’un regard condescendant »
L’enquête récemment publiée par Ouest-France, en partenariat avec France Culture, sur « la vie à la campagne » a le mérite d’exister. Il est en effet utile de s’interroger sur les réalités du monde rural, sur ses aspirations, ses difficultés, et sa place dans la société française d’aujourd’hui. Mais encore faut-il le faire avec justesse, respect et sans tomber dans la caricature. Lire la suite
En savoir plus, avec Salomé Berlioux