Clap de fin pour les Temporelles 2022 ” Le temps presse, adaptons nos rythmes” qui se déroulaient à Lille, à l’initiative de la Métropole Européenne de Lille.
Ce fut l’occasion de poser ce sujet au cœur de l’actualité, avec un propos introductif par Audrey Linkenheld, vice-présidente de la MEL au climat, à la transition écologique, à l’énergie et au Bureau des temps, qui a rappelé les ambitions de la MEL dans la lutte contre le changement climatique, avec notamment l’adoption de son Plan Climat-Air-Energie Territorial en février 2021, et une feuille de route actualisée en ce sens de la politique métropolitaine des temps en décembre 2021.
Puis avec une conférence introductive de Mathieu Baudin, de l’Institut des Futurs Souhaitables, sur “l’art d’imaginer les futurs”. Il nous dépeint la fin d’un système sociétal gourmand, de plus en plus fragile, qui nous “déboussole” et nous incite à un besoin de prospective. Il commence par nous dire “j’aime beaucoup ce que vous êtes, vous les Bureaux des temps”.. avant de pointer du doigt notre tropisme naturel quand on imagine le futur, de projeter notre réalité en la tordant : on reste accrochés au présent, avec une difficulté d’être plus créatif ! Ainsi les comportements humains se reproduisent au fil des siècles et le futur “souhaitable” doit prendre le temps de comprendre le temps. Il conclut, en reprenant Patrick Viveret, par nous faire un cadeau le plus utile soit-il … celui de ” donner du temps” par “un cadeau de temps”.. Vous voulez mieux comprendre? Alors fixez un RV à quelqu’un et au dernier moment vous lui annoncez que vous libérez ce temps , pour que l’autre puisse en faire …ce qu’il veut pour profiter de ce temps… une pépite à déguster sans modération!
Autre temps fort, sur le sujet de la ville polyvalente et du chrono-urbanisme avec Luc Gwiazdzinski, Universitaire qui introduit le sujet. On n’a plus le choix! Le temps presse ! Si on veut continuer à vivre, il FAUT REPENSER les espaces publics, et penser la ville comme une salle polyvalente, aux multi-usages. Il faut changer les codes de la ville. D’où la nécessité de mettre en place des Bureaux des temps sur les territoires, mais aussi de ne plus considérer ces sujets de malléabilité, de plasticité, comme un simple récit mais avec la nécessité de représenter concrètement ce que ça induit ! Il revient aussi sur le droit bénéfique à l’expérimentation ! Et sur la nécessité de s’appuyer sur des “opérateurs de lien”, spécialistes des usages et des comportements, qui ont les pieds dans différents univers, … c’est vraiment le rôle des Bureaux des temps !
Puis viennent des témoignages diversifiés : la Ville de Lille et son pacte « Lille bas carbone » pour réduire massivement les émissions de gaz à effet de serre liées à la construction et l’aménagement urbain, l’exemple d’un parking réversible en programme tertiaire avec Evaïne Agré du cabinet d’architecture Tank, et enfin la démonstration que le temps peut être un levier vers la sobriété foncière des entreprises avec Sébastien Leduc de l’Agence de développement économique d’Alsace.
La table ronde ” Les temporalités au service d’une mobilité durable” fut l’occasion de donner la parole Emmanuel Munch, chercheur, Anne Fuzier du Forum Vies Mobiles et Martin Roman de Kéolis qui nous expliquent pourquoi et comment ralentir pour gagner en qualité de vie, et qu’une mobilité vertueuse doit prendre en compte la diversité des citoyens et de leurs modes de vies. D’autant qu’on ne fait pas la même chose selon les jours de la semaine, d’où le concept de “bouquet de services de mobilité ” à développer. Côté mise en pratique, la Métropole Européenne de Lille est revenue sur sa politique Mobilité pour voir en quoi le temps est intégré dans les grands schémas métropolitains
Le dernier temps de la journée était consacré à un thème au cœur de l’actualité : la crise énergétique. En effet, le recours à l’énergie varie en fonction des différents moments de la journée, de la nuit, de la semaine, des saisons. Préparer les contraintes liées à la pénurie d’énergie qui s’annonce pour cet hiver passe par une adaptation des rythmes de vie des organisations pour éviter les pics de consommation. Des représentants du Réseau de Transport d’Électricité (RTE) et d’un collectif d’entreprises ont permis d’apporter des éclairages sur la gestion de la crise par ces organisations.
Ces journées ont été également l’occasion pour les membres du réseau de se retrouver et de cogiter sur la dimension prospective du réseau.