Le 18 avril dernier le Bureau des temps de la Métropole Européenne de Lille a organisé son premier Temps fort « Et si on se MÊLait du temps ? ». L’occasion de présenter à plus d’une centaine de participants l’historique des politiques temporelles, leur raison d’être, mais également d’entrer dans le vif du sujet avec des exemples concrets de leurs applications !
En réalisant un micro-trottoir consacré à la gestion quotidienne du temps, le Bureau des temps de la Métropole Européenne de Lille a pu constater que si certaines personnes avaient la certitude qu’un tel bureau était entièrement consacré à leur détente, massages à l’appui, d’autres restaient sans voix. Preuve irréfutable que les politiques temporelles ne sont pas encore ancrées, pour les habitants de la Métropole, dans leur quotidien.
C’est pourtant dans le quotidien des habitants que ces politiques sont les plus présentes, comme l’a notamment rappelé Jean-Yves Boulin, sociologue et chercheur associé à IRISSO (Institut de Recherche Interdisciplinaire en Sciences Sociales – Université Paris Dauphine) : les politiques temporelles c’est, par exemple, imaginer des bâtiments modulaires, école et centre de formations pour adultes le jour, maisons d’associations le soir… Des bâtiments modulaires il en fût également question avec l’intervention de Sébastien Fournier, chef de projet en renouvellement urbain au sein de la Métropole Européenne de Lille, qui a présenté le centre de mobilité du quartier de l’Union, un centre de mobilité et de services expérimentaux fortement lié à la problématique de la gestion du temps : mutualisation du stationnement, services à la mobilité alternative (ateliers de réparation de vélos, parkings à vélo, guichets trains, places pour le covoiturage…).
Il s’agit donc, comme l’explique avec justesse Christiane Bouchart, Vice-présidente de la MEL en charge du Développement durable et du Plan Climat, de « desserrer les contraintes sur notre cadre de vie », et ces contraintes sont nombreuses. « La moitié des habitants de la MEL mettent plus de 25 minutes pour aller travailler » sur la métropole, rappelle Élisabeth Vilain, chef-adjoint du service des Études et de la Diffusion Insee Lille : l’action du Bureau des temps peut et doit avoir un réel impact sur le quotidien des habitants, la question du temps étant, « un révélateur d’inégalités et un levier pour les contrer » comme l’a souligné lors des échanges Catherine Dameron, chargée de mission au Bureau des temps de Rennes.
Des échanges riches, donc, en lien avec des problématiques actuelles et quotidiennes. À cette occasion le Bureau des temps de la MEL a pu présenter ses projets, destinés eux aussi à se mêler du temps, pour répondre au mieux aux besoins des usagers :
- L’expérimentation « heures de pointe »
Une réflexion sur le phénomène des « heures de pointe » lancée en partenariat avec la Région Nord-Pas-de-Calais sur deux sites pilotes : CHRU et Haute-Borne où sont expérimentées des mesures pour fluidifier le traffic (télétravail, décalage des horaires des salariés, promotion de covoiturage…).
- L’expérimentation « optimisation des horaires d’ouverture des bibliothèques »
La mise en réseaux de bibliothèques/médiathèques désireuses d’adapter et de coordonner leurs horaires d’ouverture.
- Le projet télétravail
Un projet visant à préparer et accompagner aux côtés des partenaires sociaux le développement du télétravail dans les entreprises de la Métropole.