Les Temporelles

Les Temporelles 2023 en synthèses

Finalement, quel monde a-t-on tenté de dessiner au cours de ces deux jours ? Et si on essayait une synthèse ?

Les vidéos des interventions sont en ligne sur notre chaine YouTube ICI

Retrouvez les synthèses des journées sur le site prospective de la Métropole de Lyon, Millenaire3 :

 

  • Quels temps pour vivre le collectif : synthèse de la journée du 9 novembre en ligne ICI
  • Au travail, comment faire société ? synthèse de la journée du 10 novembre en ligne ICI 

Diagnostic sombre de notre époque, pour commencer, lueurs d’espoirs ensuite …

Une époque où on se comprend de moins en moins, une défiance à l’égard des institutions, une perte de confiance en l’avenir, une responsabilisation accrue des individus, renforcée par les usages du numérique nous dit Éric Sadin, tandis que Vincent Cocquebert nous décrit une recherche de confort, de sécurité et d’identification – plutôt que d’altérité – qui provoque repli sur soi, isolement et pixellisation de nos existences. On parle « valeur du lien » avec Baptiste Mylondo qui évoque la croissance menaçant la vie sociale, des effets délétères de la rentabilisation du temps et de nos liens victimes de la famine temporelle.

On est là sur du temps long, avec des formes d’inertie à vaincre. L’espoir renait, en écoutant la Metropole aidante, ses actions auprès des aidants proches qui permet de leur apporter un peu de répit grâce au collectif.

Lueurs d’espoir  quand on aborde le « micro », le local

On parle de vies de village, d’engagement collectif, d’individu émancipé, d’échanges de services et de créations de liens grâce aux banques du temps avec Maria Nikolopoulou, Présidente de l’Association pour le développement des banques de temps.   On parle de “droit au village”, c’est à dire le droit de chacun.e de participer à la vie du village pour faire société avec Fanny Lacroix, Maire de Chatel en Trièves.

Au cœur de ces évolutions, se pose la question de la qualité des liens et de la démocratie. Ici, on est dans le temps court, l’échelle humaine..

Laurence Boffet, vice-présidente de la Métropole de Lyon parle de “faire avec les habitants” pour bien calibrer l’action publique, de personnaliser les accompagnements aux changements de mobilités dans la cadre de la mise en place de la ZFE et de travailler les mises à l’échelle, ce qui peut permettre de passer “du moi au nous”. Jérémy Camus, vice-président à la Métropole de Lyon aborde les systèmes de solidarités entre habitants dans le Val de Saône, comme autant de réseaux agiles du territoire, quelquefois plus rapides que les réponses institutionnelles. Patrick Vassallo conclut par une série de rebonds qui lient les propos de la journée : comment s’articulent les temps des un.e.s et des autres et la nécessité de synchroniser les rythmes, les disponibilités, et donc la nécessité de réfléchir aux temps ! Il faut aussi considérer les temps du territoire, de l’urbain au rural : la construction du collectif ne se fait pas de la même façon.

Il faut continuer à promouvoir la chronotopie dans les aménagements, telle que nous la décrit Coline Carême de la Métropole Européenne de Lille et Caroline Huin et Samuel Martin de la Métropole de Lyon.

Sonia Lavadinho nous fait rêver avec son approche sensible du “relationnel dans l’espace public”, et des exemples pertinents. Elle nous a rappelé, hélas, que 2020 a été une année charnière où le poids de l’artificiel en ville est devenu supérieur au poids du vivant, et qu’artificialiser la ville, c’est artificialiser notre temps. Elle milite pour un urbanisme pour tous les âges de la vie, une ville entraidante et des espaces ouverts, mutualisés, qui incitent à ralentir. Quoi de plus parlant devant un parterre d’acteurs des politiques temporelles.

Côté « nouveaux rythmes du travail », Denis Maillard nous a dressé un panorama des nouvelles évolutions du travail, nouveaux lieux, nouveaux rythmes. A qui appartiennent le temps et le lieu du travail ? Quels sont les leviers de la reconnaissance ? Il a beaucoup insisté sur les « invisibles » du travail en évoquant aussi “la fin du bonheur différé”.

Puis, on a mis sur le tapis la révolution du télétravail avec Pascale Leroi, la semaine de 4 jours, avec Laurent de la Clergerie et Jean-Yves Boulin en posant la question “La semaine DE 4 jours ou EN 4 jours redessine-t-elle le futur du temps de travail ? “. Jean-Yves Boulin lui évoque les impacts positifs qu’il a pu mettre en évidence du point de vue de l’entreprise, des salariés. Mais que font-ils de leur temps libéré ? Rythme de vie plus cool, meilleur équilibre vie personnelle /vie professionnelle, le sentiment de la maitrise du temps, d’avoir du temps à soi, et aussi… un gain de productivité en entreprise. Anne-Sophie Vergne évoque le temps pour soi, le congé de « moiternité », en vantant le « j’peux pas, j’ai RV avec MOI ! », ce congé de respiration, véritable parenthèse dans la vie professionnelle.

En synthèse Pierre Houssais nous a dressé une cartographie de ce qu’il a entendu. Pour les temps du collectif : où place-t-on le curseur ? Vers quel monde va t-on ? Le curseur n’est-il pas plutôt dans l’arbitrage du temps ? Avec sous-jacent… l’enjeu de la transition écologique.

Enfin, Marina Lafay, présidente de Tempo, nous invite aux Temporelles 2024 à Strasbourg

 

Très bientôt en ligne les podcast de toutes les interventions.